La résistance : un risque à courir ?

Cinquième numéro de la publication Sociétés en changement de l’Institut d’analyse du changement dans l’histoire et les sociétés contemporaines (IACCHOS) de l’Université catholique de Louvain, confédération de 10 centres de recherche en sciences sociales réunissant près de 200 chercheurs.


En cette période anniversaire de Mai 68, et d’interrogations sur les héritages de cette mobilisation culturelle et sociale, mais aussi face à différents événements qui traversent notre actualité – #metoo, accusation de trafic d’êtres humains pour des belges ayant aidé des réfugiés du parc Maximilien, courrier des 11 Recteurs des universités belges en faveur de la régularisation des parents de Mawda, une réflexion sur les formes de la résistance s’impose.

À titre individuel ou organisés collectivement, de nombreux acteurs se demandent comment résister aujourd’hui. Comment résister à quantité de phénomènes qu’ils perçoivent comme des menaces : la mondialisation, la domination masculine, la montée des populismes… Comment signifie sous quelles modalités ? D’où la question adressée aux sciences sociales : quelles sont les modalités d’action individuelle ou collective qui peuvent être qualifiées de « résistance » ?

Le croisement des travaux socio-historiques et anthropologiques de Jean-Michel Chaumont, sociologue au CIRFASE et à la chaire Hoover d’éthique économique et sociale et An Ansoms, économiste au Centre d’étude du Développement et collaboratrice du projet ARC-SERTIS offre des pistes de réponses. La résistance, dont la forme emblématique est celle de la guerre 40-45 dans nos imaginaires, ne peut-elle être qualifiée comme telle qu’à partir d’actions d’opposition violente ? Ou des actes plus occultes, dans des contextes qui imposent la dissimulation, en sont-ils également ? Les résistances seraient alors à considérer sur un continuum, depuis les réactions individuelles de survie jusqu’aux actions politiques ouvertes. Les sciences sociales ont depuis quelques décennies réhabilité la ruse, comme une forme de résistance à part entière, souvent celle des faibles. Mais, contre son idéalisation, les auteurs rappellent ici, à partir de contextes très différents – les camps de concentration en 40-45 ou la lutte des paysans rwandais contre le Gouvernement -, que la ruse fait courir des risques de corruption, peut être source de dommages et comporte des limites.

Comme dans les numéros précédents, ce cinquième numéro de Sociétés en changement, édité par l’un des instituts de recherche (IACCHOS) de l’UCL, vise à renforcer la présence des sciences sociales dans les débats de société.

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A lire aussi :

Interview de Jean-Michel Chaumont et An Ansoms réalisée par Le Soir à lire ici : « La résistance est loin d’avoir disparu de nos sociétés ».

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