BIS N°175/2017 : A quoi bon ? Médiatiser le social…

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Diffuser des sujets sociaux aujourd’hui serait une source de zapping, de perte d’audience et donc de pertes publicitaires. Les questions sociales, les causes de la pauvreté, cela n’intéresserait pas les gens, elles ne concerneraient qu’une infime partie, démunie, de notre population, et elles ne rapporteraient rien ni économiquement ni symboliquement parlant.

Edito du BIS n°175/2017, par Stéphanie Devlésaver, CBCS asbl

L’information sociale : zapper ou coopérer ?

Ce sont des sujets qui ennuient, surtout dans une société de la spectacularisation et de « l’infotainment » qui doit plaire et divertir, à tout instant ! Alors, franchement, pourquoi insister ? Changeons de sujet et passons à autre chose ?… Pas question ! Quand on mange mal, on oublie la saveur des bons aliments. C’est exactement la même chose pour l’information : plus on est assailli d’actualités dites « tendances », plus notre cerveau s’embrume.

Alors, même si le journalisme social, il faut le reconnaître, est bien mal en point : raboté, technicisé et dépolitisé, formaté par le modèle du capitalisme dominant (lire p. 3); même si la veille médiatique réalisée durant un an par La Strada sur le thème de la pauvreté (lire p. 9) confirme un traitement de l’information sociale tellement partiel qu’il en viendrait à offrir un regard tronqué sur les réalités sociales, il existe, d’autre part, de nombreuses volontés de faire autrement, des alternatives. Soit à l’intérieur des médias traditionnels, soit à côté. De petites pépites, si petites que nous ne prendrions pas (plus) le temps de les lire (lire p.14) ?…

En tant que citoyen, lecteur, journaliste, politicien, chargé de communication, travailleur social, … les responsabilités sont partagées. He non, le professionnel du social n’est pas le chevalier blanc sans critique – puisqu’il aide les autres -, face aux grands méchants médias ! Martine Vandemeulebroucke et André Linard, tous deux au parcours professionnel situé entre le journalisme et associatif, nous racontent les perceptions des uns et des autres, l’au-delà des apparences, les malentendus, les points communs (lire pp. 17-21). Et expliquent en quoi mieux se comprendre et dépasser la caricature, le rejet stérile, pourrait constituer une troisième voie. Pour aller au-delà des aveux d’impuissance du travail social (lire p.27), Christine Mahy (Secrétaire générale et politique du RWLP) et Nicolas De Kuyssche (Directeur du Forum-Bruxelles contre les inégalités) invitent à repenser nos liens avec le monde de la presse avec ce même enjeu à la clé (lire p. 30) : « être nommé même si », « discuter de ce qui touche à l’organisation politique, à la vie des gens » afin que le social prenne part, au même titre que l’économie, la politique, … au débat de société. Tout simplement.

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