Mobilité et aide au domicile de l’usager : ça coince !

Les services de l’aide et du soin à domicile peinent à garantir l’accessibilité de leurs prestations dans tous les quartiers de la région bruxelloise.


Les problèmes de mobilité à Bruxelles, on en parle tous les jours dans les médias généralistes. A cause de la présence exponentielle du nombre de bagnoles, à cause des nombreux navetteurs, à cause des grèves à répétition de la SNCB, à cause de ces tunnels qu’on ferme en urgence parce que du béton tombe sur les capots, à cause d’un piétonnier mis en place de manière précipitée …

On parle aussi des conséquences. On se lamente beaucoup sur le manque à gagner économique : les commerçants du centre-ville pleurent les clients qui garaient leur véhicule en double file sur les boulevards pour acheter et consommer, les entreprises pleurent les heures perdues dans les embouteillages par les travailleurs et le manque de productivité, donc d’attractivité, que cela engendre. Et ces mêmes travailleurs perdent leur calme et leur bonne humeur, bref stressent, en écoutant l’info-trafic sur le ring, pris en sandwich entre deux poids lourds lambinards.

On parle aussi un peu des pics de pollution engendrés par tous ces pots d’échappement qui crachent de concert leur poison.

On parle beaucoup moins de la difficulté des professionnels de l’aide et du soin à domicile à desservir correctement tous les quartiers de la région bruxelloise. Le Conseil consultatif francophone bruxellois de la santé et de l’aide aux personnes a dit son inquiétude sur cette conséquence spécifique et peu prise en compte auprès des Gouvernements Cocof et Région, par un courrier, avis d’initiative.

Dans un contexte de réforme du paysage des soins de santé (réduction des durées de séjours en milieu hospitalier, hospitalisations à domicile …), un nombre croissant de prises en charge d’aide et de soins s’effectue en effet à domicile.

Ce « virage ambulatoire » n’est pas sans impact sur les bénéficiaires et les prestataires.
Si l’instauration du piétonnier au centre de Bruxelles a dégagé une série d’externalités positives, elle a également joué le rôle de révélateur des problèmes de mobilité que les professionnels de ces secteurs rencontrent aujourd’hui sur le territoire de la Région de Bruxelles-capitale.

Certaines options choisies n’ont pas été suffisamment pensées en fonction des besoins et difficultés de nos concitoyens les plus faibles, comme les personnes âgées, handicapées, isolées ou encore les adultes avec de jeunes enfants.

Les intervenants de l’aide et des soins circulant en voiture éprouvent d’importantes difficultés pour s’orienter dans l’espace urbain et arriver au plus près du domicile de la personne. Il en résulte une perte de temps aggravée par l’inadéquation de l’offre de parking. Bien plus, certains renoncent à se déplacer et déclinent tout simplement l’offre d’aide ou de soins en invitant le bénéficiaire à s’adresser à un autre service ou un autre intervenant, ce qui pose problème en termes d’accessibilité à l’aide et aux soins dans certaines zones.

Les représentants des services de l’aide et du soin à domicile demandent à être concertés afin que des solutions innovantes puissent être trouvées.

La politique de mobilité doit s’inscrire dans un plan d’ensemble visant à servir l’intérêt général avec une prise en compte des besoins spécifiques des citoyens les plus faibles et des prestataires.

Alain Willaert, CBCS (27/05/2016)

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