La visite à domicile fait partie intégrante du travail social. Techniquement, le but est de s’assurer qu’une personne vit conformément à la dignité humaine. Mais dans certains cas, il s’agit de contrôle pur. Entre ces deux conceptions, la frontière est mince. Sur le guidesocial.be, 31/03/2017
« Ça y’est, vous avez votre permis de chasse aux pauvres ! » Voici ce qu’un professeur sarcastique nous a lancé, à mes camarades et moi-même, le jour de notre remise de diplômes d’assistants sociaux. Il étayait son propos de phrases telles que « n’oubliez surtout pas de vérifier le nombre de brosses à dents dans la salle de bain ! ». Il s’agissait bien sûr d’ironie et tout le monde riait, mais chacun sait que le propre de l’humour noir est d’établir ses bases sur de bien navrantes réalités.
De l’aide au contrôle
Depuis plusieurs années, un climat d’efficience et de rentabilité pèse sur l’aide sociale. Personne ne sait trop d’où il vient, si ce n’est « d’en haut ». Je m’imagine parfois, interpellant chaque échelon hiérarchique et obtenant des réponses indignées telles que : « C’est pas moi c’est le Président ! » ; « Non, c’est la Commune ! » ; « Non, c’est le Fédéral ! » ; « Ah non, c’est l’Europe ! » ; « Et le FMI ! »…
Toujours est-il qu’entre le moment où j’ai franchi pour la première fois la porte de mon école sociale et aujourd’hui, les mentalités ont changé, et je ne suis pas très à l’aise avec ça.